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Croyait-elle me faire entrer dans son jeu par la simple utilisation d’un diminutif ? Non, je ne me laissais pas prendre a la petite provocation que la dénommée Alexandra avant jeté avant de partir, je n’en avais que faire, du moment qu’elle dégageait de ma vue pour me laisser seule avec Zachary. Après tout, qui de nous deux aurait pu être la plus têtue ? Je n’avais pas envie de perdre du temps a le savoir, et sur ce coup, j’avais été la gagnante. J’étais doublement satisfaite d’avoir remarqué que l’insulte envers Mitsuki avait touché un point sensible, elle ne pouvait être qu’un de ses piafs blancs qui se prétendent être un clan. Enfin bref, me voila seul à seul avec lui, l’homme qui m’a promis une danse, ce que je ne manquais pas de laisser filer. D’ailleurs, j’entendais la musique changer de rythme, ralentir, on dirait une valse. Le moment parfait pour se lancer tout les deux, ce que je m’empressais de faire, le tenant par le bras je le tirais doucement vers le centre et ainsi nous commençâmes à danser, main dans la main. Si près, il était si près de moi, plus près que lorsque nous nous étions rencontrés sur la côte.

Nous étions devenus proches, très proches, dirais-je même extrêmement proches, et il était rare pour moi de m’accrocher autant a un garçon, il émanait de lui je ne sais quoi qui faisait que je me sentais bien a ses côtés. A mon sens il était parfait, joli garçon, aimable, gentleman, un tout qui faisait probablement fondre beaucoup de filles, comme moi. Et dieu seul sait comme il était rare que mon cœur de glace laisse échapper le moindre sentiment pour quelqu’un. Le comble pour une élémentaliste de glace tel que moi était probablement de fondre d’admiration pour ce jeune élémentaliste de feu. Le rythme de la musique ralentit encore, laissant place à une danse calme, imposant ainsi une ambiance propice a la sensualité. Comme beaucoup des autres duos de danseurs autour de nous au moment, je profitais de l’instant pour me blottir contre lui, ignorant toute les personnes que je ne pouvais pas voir en peinture, je jetais un œil vers cette très cher Mitsuki, et remarquai qu’Adam était parti. Je me demandais aussi ce que notre chef allait préparer, probablement une idiotie, mais il était hors de question que je sacrifie ce moment tant attendu pour l’empêcher de tuer quelqu’un.

Susurrant alors à l’oreille de Zachary, doucement.

« - Je me sens si bien lorsque tu es avec moi … »

Choc. Un véritable choc. Non pas un choc tel qu’on le pense, je n’en ressentais aucune douleur, bien évidement, je savais que j’étais la plus belle fille du bal, c’était un fait inéluctable. Mais l’entendre de la part de mon cavalier, se révélait être un vrai choc. Agréable sensation qui découlait de ses mots doux, je vivais un rêve tout éveillée et en compagnie d’un prince charmant. Que demander de plus ? Ma foi, je ne suis pas le genre de fille extrêmement entreprenante et l’amour était un sentiment très ambigu pour moi. Mais je crois que pour la première fois, je comprenais, oui, Zachary, c’est grâce a lui que je comprenais, ce que c’est que l’amour. En y repensant, il était le seul garçon depuis toujours, envers qui j’éprouvais de tels sentiments. Avant d’arriver a cette fêtes, nous n’étions rien de plus que des amis, mais aurais-je a présent l’opportunité que j’attendais tant, celle de devenir plus qu’une simple amie ? Je crois que oui, c’est ce que je voulais et j’espérais ardemment qu’il le désire aussi. Ma seule réaction face à ce qu’il venait de me dire, avait été de rougir, incapable de prononcer le moindre mot. Nous étions dés lors encore plus proches l’un de l’autre ses mains posées au bas de mon dos, je remontais mes bras pour les glisser autour de son cou, effectivement nous étions proches, intimement proches à présent.

Ses lèvres ne sont qu’a quelques centimètres des miennes, et pourtant, mon corps est tétanisé, séparé entre timidité et bonheur absolu. Je ne savais pas quoi faire, nos regards étaient à présent fixes, l’uns dans l’autre. Le romantisme de ce qui était au tout départ une danse, venait de tourner au rêve utopique a mes yeux, il était clair et net maintenant que la première chose ou la première personne qui viendrait briser ce moment intime entre nous, risquait bien plus que des réprimandes de ma part. J’étais parfaitement consciente que Zachary était un maitre de l’éloquence, mais il ne savait me mentir, tout comme je ne pouvais lui mentir également. Après tout, quels genres « d’amis » se mentent ? Oh oui, j’oubliais qu’a présent et ainsi disposés l’un contre l’autre, nous ressemblions plus a un couple qu’a deux amis. J’étais au moins sure d’une chose, pour moi, c’était Zachary, ou personne. Je trouvais tout d’abord étrange pour moi, qui n’a toujours vécue que seule et en marge des autres, tomber aussi simplement sous les charmes du beau jeune homme. J’avais toujours trouvé idiot ces couples Edeniens qui se juraient de s’aimer pour l’éternité, car je n’avais moi-même jamais connu le grand amour, celui avec un « A ». Mais maintenant, oui, si je devais y repenser, je dirais exactement la même chose que ces filles quelconques et méprisables.

Toute cette longue réflexion, pour ne parvenir qu’à articuler doucement quelques mots a l’égard de mon prince.

« - Mes yeux dans tes yeux, il n’y a plus que nous deux, Zachary Wolf, l’élémentaliste qui a enflammé mon cœur … »

Me rapprochant un peu plus du visage de Zachary, je susurrai à nouveau doucement, tendrement … sincèrement.

« - Je t’aime. »